Histoire

Naissance du couteau Laguiole pliant à cran forcé.
Ce modèle est très proche de la version actuelle que nous
connaissons tous.
L'Aubrac est un vaste plateau composé de fermes isolées où habitent
plusieurs familles. Les aînés partaient faire la saison d'hiver en
Catalogne en tant que tâcherons et surtout scieurs de long. Certains
d'entre eux sont revenus en Rouergue avec dans leur poche un couteau
espagnol : la navaja. Le couteau Laguiole lui prend sa lame de forme
yatagan et son manche effilé
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[1829 - 1880]
La production locale est assurée par quelques artisans (souvent les
forgerons) et permet de satisfaire la demande des paysans de
l'Aubrac.
Le couteau a une ligne très simple. C'est d'abord un outil pratique
et utile. Il évolue d'ailleurs en fonction du besoin de ses
utilisateurs.
-le poinçon (ou trocard) apparaît vers 1840. C'est un outil destiné
aux éleveurs pour combattre la météorisation sur les bovins : les
bovins ayant ruminé du foin sec en étable durant l'hiver, ils ont la
panse qui gonfle avec les gaz issus de la fermentation de l'herbe
grasse et humide. Le trocard sert à leur trouer la panse. Ce trocard
était aussi utilisé comme alène afin de trouer les lanières de cuir,
…
- le tire-bouchon vers 1880 : cet accessoire indispensable apparaît
suite à la «montée» à Paris des Rouergats pour être bougnats ou
limonadiers.
[1880 - 1920/30]
Période faste des couteliers de Laguiole (ateliers avec une
vingtaine d'ouvriers) qui produisent un artisanat de qualité. Les
maisons Calmels et Pagès reçoivent de nombreuses récompenses aux
concours nationaux. A la fin du siècle, à Thiers, les
marteaux-pilons apparaissent, mais Laguiole se préserve de toute
modernisation.
[1930 - 1987]
La gloire du couteau ayant dépassé le plateau de l'Aubrac, la
demande augmente. Les couteliers du village ne pouvant la satisfaire
du fait qu'ils ne veulent pas investir dans des machines, laissent
progressivement Thiers s'emparer de la fabrication du couteau
Laguiole.
Une fabrication artisanale de prestige se maintient à Laguiole, mais
à une très faible échelle comparée à la production industrielle
massive de Thiers.
[1987 - 2004]
L'activité coutelière est relancée à l'initiative des élus locaux
(plus particulièrement M. Pierre Malet).
A partir de 1985, apparaissent à nouveau des ateliers de montage.
En 1988, sur la zone de production Laguiole (nord de l'Aveyron),
deux forges fabriquent les pièces détachées du couteau. Le succès
est fulgurant (en 1981, il ne restait plus dans le village que 2
points de vente ne faisant que revendre des couteaux fabriqués à
Thiers).
A partir de 1997, dans la zone de production Laguiole, environ 400
000 couteaux Laguiole sont fabriqués.
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